Pierre Jahan French, 1909-2003

Works
Video
Exhibitions
Events
Biography

1909 : Pierre Jahan naît le 9 septembre à Amboise, département d’Indre-et-Loire.

1915 : Il réalise ses premiers clichés avec l’appareil Kodak de sa sœur aînée. «Dès que je fus en mesure de tenir un appareil photographique, c’est là que j’eus envie de faire des images : ma sœur, elle, photographiait les humains.», l’artiste témoigna plus tard dans ses mémoires.

1925-1930 : Il participe à plusieurs concours et expositions de photographes amateurs.

1933 : Année décisive Pierre Jahan s’installe à Paris et rencontre Emmanuel Sougez, alors directeur des services photographiques du journal L’Illustration. C’est sous ses conseils qu’il décide de se consacrer à la photographie de manière professionnelle. Raymond Gid, responsable d’une petite agence publicitaire, confieà Jahan sa première commande publicitaire pour une marque de peinture, portantsur les ouvriers peignant la Tour Eiffel. Il y apprend la composition, la mise en page etla typographie.

1934 : Il exerce en tant que photographe indépendant, et prend des vues de Paris pendant la nuit. «Paris, source inépuisable de photographies…» Il présente sa première exposition personnelle à l’École Boulle. Cette même année il commence sa collaboration avec la revue Plaisir de France, qui durera jusqu’en 1976.

1936 : Avec son ami Emmanuel Sougez, il crée une association de dix photographes portant le nom du Rectangle. L’association a comme but de défendre une «photographie française», et se définit dans les mots de Sougez comme un «groupe de praticiens notoires, organisé pour assurer, en même temps que des productions de premier ordre, la défense et la diffusion de la photographie».

1937 : Il réalise un reportage sur l’Exposition universelle pour L’Illustration. « J’habitais alors rue La Fontaine. L’Exposition était à deux pas de chez moi. J’y allais presque tous les jours muni de mon précieux coupe-fil de la préfecture. Je venais d’acheter pour mes vacances un minuscule voilier qu’avec la plus parfaite inconscience, je mis à l’eau au beau milieu de l’Exposition ; j’espérais prendre ainsi des clichés inédits. La brigade fluviale mis rapidement fin à mes essais de grand reportage : ce fut ma première contravention. » (P. Jahan)

Il participe à une grande exposition sur les Champs-Elysées à la Galerie d’Art & Industrie avec Henri Cartier-Bresson, Man Ray, Laure Albin-Guillot…

1938 : Il participe à la première exposition du Tour Eiffel de la Porte des Champs de Mars. groupe Le Rectangle à la galerie Chasseur d’images. Il réalise etexpose également un reportage sur la vie batelière sur la péniche Je sers, près du Pont de la Concorde.

1939-41 : Il est nommé directeur artistique de la revue Messieurs.

1941 : Il réalise un reportage photographique sur les écrivains du Palais Royal à Paris, durant lequel il rencontre Colette et Jean Cocteau. Le dernier lie une longue amitié avec Jahan. En décembre 1941, il entreprend un reportage clandestin sur les statues déboulonnées sur l’ordre de Vichy. Ces images deviendront, à la Libération, la source de l’ouvrage La mort et les statues avec Jean Cocteau, publié en 1946.

1941-44 : Pierre Jahan entreprend de nombreuses photographies clandestines sous l’Occupation et au moment de la Libération de Paris. Le 20 août 1944 il est mobilisé en tant que membre du comité de la presse clandestine.  «Vous devrez être partout ça tire.» seront les conseils des journalistes, dont Jahan.

1942 : Il peint sa première toile dans l’atelier de Kurt Hinrichsen. Sa passion pour la peinture va suivre la photographie, pour se rejoindre dans son œuvre par la suite, notamment dans ses collages.

1943 : Il présente une exposition de ses photographies surréalistes dans son appartement à Square du Roule à Paris.

1945 : Averti par René Huyghe, conservateur en chef du Louvre, Pierre Jahan photographie le retour des oeuvres évacuées pendant la Guerre.

Avec Raymond Gid, il organise l’exposition Le Louvre de 1939 à 1945 au musée.

Il expose ses compositions surréalistes à la galerie du Dragon.

A partir de 1945 : Il intensifie ses

collaborations publicitaires avec Piguet, Renault, Daum ou encore Dupont.« La photographie publicitaire ne devrait pas, à mon avis, avoir pour seul butla représentation parfaite du sujet ou de l’objet présenté ; elle doit, avant tout, créer un effet de surprise, attirer l’attention ; l’insolite n’est peut-être pas Retour de la Victoire de Samothrace. l’unique recette mais elle est bonne.» Ses photographies publicitaires se rapprochent de son travail surréaliste.

1946 : Après la publication de La Mort et les statues, le ministère de l’information lui commande un reportage sur les grands hommes vivants : Paul Valéry, Jean Cocteau, Pablo Picasso, Colette et Francis Poulenc.

1947 : Il illustre le poème Plein-Chant de Jean Cocteau avec une série de nus photographiques. Il entre dans la société des artistes décorateurs, premièrement en tant que secrétaire, puis responsable de la section de photographie.

1948 : Série photographique sur les gisants de la basilique Saint-Denis.

1949 : Première exposition des images de La Mort et les statues.

1950 : Après l’aventure du Rectangle, Pierre Jahan devient membre du Groupe des XV une association pour la promotion de l’art photographique et la sauvegarde de ce patrimoine visuel comptant parmi ses membres Robert Doisneau, René Jacques et Willy Ronis.

1952 : A l’Exposition mondiale de photographie de Lucerne Pierre Jahan organise la section française. Il présente à la galerie du Bac la première exposition française de photographies en couleurs.

Toujours engagé dans la lutte pour la reconnaissance de la photographie, Pierre Jahan fonde avec René Jacques l’Association nationale des photographes de publicité et de mode, dont il deviendra le président par la suite. Il participe également à la création de la Fédération des associations de photographes créateurs, regroupant la publicité, le journalisme et l’illustration, essentielle pour la défense du droit d’auteur pour la photographie.

1956 : Il est choisi comme photographe du Commissariat à l’énergie atomique. Cette collaboration durera trente-cinq ans.

1956 76 : Nombreux reportages pour Plaisir de France.

1959 : Exposition au Salon du Groupe des XV.

1977 : Portraits peu connus de personnages connus, exposition monographe à l’occasion de l’ouverture de la Galerie Louvois à la Bibliothèque nationale.

1980 87 : Expose à la galerie Zabriskie à Paris et à New-York.

1982 : Exposition Paris 1950 photographié par le groupe des XV à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris.

1986-88 : La Galerie Michèle Chomette à Paris édite Plein-Chant de Pierre Jahan et Jean Cocteau sous la forme d’un portfolio à trente exemplaires.

1988 : Exposition consacrée aux photos brûlées à l’incendie de l’atelier du 6 novembre 1948 à la Galerie Michèle Chomette.

1990 : Sous le pseudonyme La Noiraie, emprunté à son lieu de naissance, Pierre Jahan expose ses peintures à l’Espace Sidéral à Paris, exposition intitulée Peintures d’un imaginaire.

1994 : Il publié son autobiographie, Objectif, aux éditions Marval, Paris. C’est son dernier ouvrage.

1998 : Exposition consacrée à ses photographies prises pendant la guerre dans l’atelier du peintre surréaliste Henri Héraut, sous le titre Il était une fois une poupée. Galerie Michèle Chomette.

2003 : Il s’est éteint le 21 février 2003 à l’Hôpital Bichat et incinéré au Père Lachaise.

2005 : Le fonds des Archives Pierre Jahan est déposé à l’Institut pour la mémoire de l’édition contemporaine (l’IMEC) à Caen.